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Buried : tête de déterré
jeudi 6 septembre 2012, par
Avec un tel sujet particulièrement casse-gueule (un homme enfermé dans une caisse en bois avec un téléphone portable et 2 ou 3 accessoires), le jeune réalisateur doué Rodrigo Cortez relève tous les défis, évite tous les pièges. Son interprète, Ryan Reynolds, également. Le scénario... parfois un peu moins.
Le metteur en scène adapte son jeu de caméra à cet espace atrocement confiné, jouant avec les reflets de lumière de différentes couleurs, avec l’obscurité également (quand il fait noir, il fait vraiment NOIR), tout ceci sans jamais perdre le spectateur en route. Le mixage sonore est tétanisant, l’utilisation par l’équipe du film de parois escamotables afin de permettre des mouvements de caméra élaborés rendent l’intrigue encore plus oppressante (penser à regarder le making-of, il est passionnant). Pour un film tourné en 17 jours et monté en 6 semaines, c’est tout simplement remarquable.
Le « beau mec » Ryan Reynolds, lui aussi, a sans doute été conscient de l’opportunité de ce projet pour aller chercher en lui la puissance nécessaire à ce rôle, celui du camionneur Paul Conroy, enlevé à Bakoubah, en Irak, et enterré vivant. Sa poignante lutte pour sa survie et contre l’angoisse est véritablement bien retranscrite par l’acteur, totalement impliqué, bien meilleur ici que dans d’autres productions où il est montré à son avantage. Une belle surprise et peut-être un coup d’accélérateur à sa carrière ?
Sans spoiler, le scénario, lui, navigue entre moments de déjà-vu, incohérences un peu agaçantes (Paul Conroy arrive à s’engueuler au téléphone avec une amie de sa femme alors qu’il est dans ce pétrin horrible) et heureusement des trouvailles absolument géniales, pour au final faire de « Buried » un film inoubliable, plutôt critique envers les USA... jusqu’à son dénouement très hautement culotté.
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