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LOST Series Finale, ou la conclusion à deux balles (ça rime !)

dimanche 6 juin 2010, par le RC

Perso, j’étais un grand fan de LOST. Quand j’étais minot, quand on me cassait les burnes, je rêvais de me retrouver isolé sur une île déserte, loin de tout. C’est donc avec une certaine délectation que j’ai découvert il y a 6 ans les aventures de ces pauvres naufragés du vol Oceanic, crashés un beau jour sur cette île mystérieuse (mais sans Tintin !). Bon, bien sur, le récit s’avérait parfois un peu décousu, avec de multiples énigmes pas toujours cohérentes, mais cela ne m’empêcha pas de vite devenir accro et de toujours vouloir une injection de la dose suivante pour comprendre un détail, vite remplacé par 3 autres questions toutes aussi titillantes.

Pourquoi les phénomènes étranges ? L’ours polaire sur une île tropicale ? Le navire échoué à des centaines de mètres du rivage ? Le pied géant d’une statue abattue ? La redoutable fumée noire qui tue parfois sans prévenir ? J’en passe et des meilleures.
Objectivement, après une saison 1 haletante, sorte de Survivor intense dans une jungle hostile, les saisons 2 et 3 pouvaient parfois paraître un peu molles du genou, avec le conflit s’installant avec les Autres, ces mystérieux indigènes hostiles de l’île aux motivations pas très nettes. Mais le côté technologico-fantastique inauguré avec la découverte de la Trappe, complexe souterrain dont l’ordinateur égrenne un mystérieux compte-à-rebours avec un bouton à pousser régulièrement dont dépend la survie de l’humanité toute entière (ou pas, c’est là la grande question qui divisera les survivants pendant un bon moment), permet de maintenir une curiosité insatiable d’une semaine sur l’autre. La mort de Charlie et son ultime message griffonné pour sauver ses camarades, est à mon goût l’une des scènes tragiques les plus mémorables que la télévision ait pu nous concocter, et c’est ce genre de passage qui faisait de LOST une série à part malgré ses défauts.
La saison 4 m’a réconcilié davantage avec LOST, grâce à l’évasion de l’île de quelques-uns des protagonistes, qui ne met fin en rien à la série ni au suspense en constituant même un bon coup de fouet déstabilisant à un récit qui aurait pu tourner en rond. On suit dès lors les aventures de ces rescapés, avec Jack qui ressent le besoin vital de retourner sur l’île, avec pour prétexte humanitaire de sauver les autres passagers oubliés à leur triste sort.
Ma préférée reste cependant la saison 5, complètement jouissive dans le style grand n’importe-quoi diaboliquement maîtrisé, où les Losties évadés reviennent finalement sauver leurs camarades mais se retrouvent projetés à différentes époques passées à cause des pouvoirs de l’île, truc narratif qui permet au passage d’expliquer pas mal des énigmes des premières saisons par de multiples clins d’œil et références à d’anciennes scènes.

Et là, après 6 ans de bons et loyaux services, la saison 6 se conclut, me laissant un goût amer dans la gorge. Les 16 premiers épisodes, toujours prenants mais au rythme parfois inégal, nous proposaient plusieurs pistes de conclusion possibles, certes parfois décevants à l’égard des fantasmes que je pouvais formuler sur la série, mais intéressants. Et puis arrive le Final de 2 heures, et là, catastrophe…. Pourquoi gâcher un tel monument télévisuel avec un tel acharnement ? Purée insipide d’autant plus frustrante que plusieurs éléments n’étaient apparus dans la saison 6 que pour justifier les côtés fantastiques de la série, comme l’opposition des deux frères Jacob et Smokey, se battant depuis des siècles pour s’arroger le contrôle des pouvoirs de l’île…
Et puis soudain, après avoir tenté de fournir des explications logiques (même si fantastiques) à l’essentiel les mystères irrésolus de l’île, quel est l’intérêt d’une fin mystique, où tous les personnages se retrouvent dans une église, sorte de Purgatoire sensé les réunir avant leur accession à un Paradis suggéré par une intense lumière, avec la dernière scène de Jack mourant sur l’île dans une configuration totalement identique à son réveil après le crash, sensé peut être nous suggérer que tout ceci n’a existé que dans son imagination et que les spectateurs ont été pris pour des cons pendant 6 ans. Alors certes, c’est une fin ouverte qui laisse place à l’interprétation de chacun, mais quitte à en arriver là, il aurait mieux valu à mon sens ne pas conclure du tout et s’arrêter brutalement dans un suspense total, plutôt que de nous faire subir 2 heures de gnan-gnan à la guimauve dans le monde parallèle hors de l’île, le Purgatoire où les personnages principaux (mais pas tous, on se demande bien pourquoi !) se retrouvent pour partir ensemble vers un monde meilleur…
Les scénaristes n’ont donc pas pu trouver une fin plus vraisemblable que la ficelle qu’utilisent des générations d’écoliers pour conclure leur rédac’ dont ils ne savent plus comment se dépêtrer « et là, je me réveillai…Tout ceci n’était qu’un rêve » ? Merci pour l’originalité ! Je vous le dis, même si je ne regrette pas les 6 ans passés en compagnie de Jack et des Losties, déçu !

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